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Article sur la famille Capdepon paru dans le journal la Dépêche

Ces familles qui écrivent l'histoire de la vigne.

Tout à l’ouest de l’appellation AOP Limoux, sur le terroir océanique, le domaine Capdepon s’épanouit sur les coteaux entre forêts de chênes et garrigue, à la limite de la vigne, qui laisse alors la place aux terres d’élevage. Joseph Capdepon, l’arrière grand-père, cultivait un lopin de trois hectares de vignoble. Il le léguait à son fils Marcel, avant que Michèle et Roland ne reprennent le site en 1970. Au début des années 80, le couple quittait la coopérative viticole. Ils se félicitaient d’être les premiers à s’être lancés dans la production de la méthode ancestrale, appelée à ce moment-là vin de blanquette.

"Nous avons connu un début timide avec un millier de bouteilles, un nombre qui au fil des années n’a fait que progresser, tout comme l’ensemble des effervescents de l’AOP Limoux", note Michèle. À l’arrivée du fils aîné, Régis, le domaine s’étendait sur une vingtaine d’hectares et, quelques années plus tard, juste avant le passage à l’an 2000, lorsque le second, David, rejoignait l’entreprise familiale, le vignoble occupait une quarantaine d’hectares. La production de vins dits tranquilles amorçait son démarrage un peu plus tard et se développait au même rythme que l’extension de l’exploitation, qui compte près d’une centaine d’hectares aujourd’hui. Cultivé en agriculture raisonnée et pour la moitié des surfaces en bio, Capdepon rime avec fleuron. Régis et David se sont investis généreusement dans l’élaboration de leur gamme de vins : "Nous produisons un volume de l’ordre de 6 000 hectolitres de bulles, blancs, rosés et rouges, dont une partie est vendue en bouteilles, 120 000 de blanquette de Limoux et crémant et autant de vins tranquilles, que ce soit en AOP, IGP Pays dOC, Haute Vallée et Vin de France. Notre domaine s’est fait une spécialité de la commercialisation près de sa base, en Occitanie pour l’essentiel auprès des cavistes, hôtels, restaurants et supermarchés de proximité".

Les Capdepon ne s’interdisent rien, comme le précise le cadet de la famille : "Nous sommes ouverts à tout. Notre démarche est guidée par le qualitatif, nous nous adaptons continuellement à la demande du marché, toujours prêt à y répondre". À ce titre, la Carthagène retrouve des couleurs et ils en vinifient à nouveau, les vendanges tardives sont une niche dans laquelle ils se sont engouffrés à partir de cépage sauvignon. Ne comptant pas leurs efforts, les deux frères sont à la fois vignerons et bâtisseurs. Le domaine est une petite zone artisanale en soi où unités de réception de vendanges, stockage, cuverie, vinification, embouteillage, purification d’eau ont été construites par Régis et David eux-mêmes. Les moellons et autres tuiles, comme les ceps de vignes, n’ont plus de secrets pour eux.

La convivialité, l’ADN familiale

Leur grand chantier actuel est l’édification d’un bâtiment sur trois niveaux de 100 m2 chacun, avec le caveau dégustation au rez-de-chaussée, les bureaux au 1er et la salle de réception au 2e. Le souhait est de progresser dans l’œnotourisme grâce à la réception de groupes d’une quarantaine de visiteurs avec visite du vignoble, des outils de transformation, et accord mets et vins autour de menus spécialement élaborés. Dans le cadre de l’animation Open Cave, le domaine reçoit deux mercredis durant l’été jusqu’à 700 personnes qui peuvent déguster les différents trésors du domaine Capdepon. Une parenthèse conviviale que Michèle et ses deux fils veulent à tout prix perpétuer dans l’avenir. Quels meilleurs ambassadeurs que ces convives le soir d’une nuit d’été !
 
Article écrit par Pierre Adroit